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Venez découvir Marseille dans les traces du Monte-Cristo

Suivre ce parcours, c’est marcher dans les pas d’Edmond Dantès, mais aussi découvrir toute la richesse de Marseille, entre mythe et réalité. Entre histoire, littérature et urbanisme, cette visite vous fait revivre les premières pages du roman de Dumas tout en révélant la ville telle qu’elle s’est transformée au fil des siècles.

Pensée pour un petit groupe de 6 personnes maximum, cette balade privilégie l’échange, les questions et un vrai moment de partage.

En 1 h 30 / 1h45 autour du Vieux-Port, la ville devient décor de roman : on y croise le jeune marin Edmond, le futur Comte de Monte-Cristo, et l’on mesure comment Marseille a inspiré l’un des plus grands récits d’aventure du XIXᵉ siècle.

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MORREL TENTE UNE ULTIME DÉMARCHE POUR FAIRE FACE À SES OBLIGATIONS - il revient le Premier Septembre 4 jours avant l’échéance

EXTRAIT: « Le 1er, Morrel arriva : il était attendu par toute sa famille avec une grande anxiété ; de ce voyage à Paris devait surgir sa dernière voie de salut. Morrel avait pensé à Danglars, aujourd’hui millionnaire et autrefois son obligé, puisque c’était à la recommandation de Morrel que Danglars était entré au service du banquier espagnol chez lequel avait commencé son immense fortune. Aujourd’hui Danglars, disait-on, avait six ou huit millions à lui, un crédit illimité. Danglars, sans tirer un écu de sa poche, pouvait sauver Morrel : il n’avait qu’à garantir un emprunt, et Morrel était sauvé. Morrel avait depuis longtemps pensé à Danglars ; mais il y a de ces répulsions instinctives dont on n’est pas maître, et Morrel avait tardé autant qu’il lui avait été possible de recourir à ce suprême moyen. Il avait eu raison, car il était revenu brisé sous l’humiliation d’un refus. »

Danglars expose ici toute la laideur morale que cache sa fortune éclatante.

Jadis simple commis recommandé par Morrel pour devenir banquier, il a bâti sa richesse sur la trahison et la jalousie, oubliant jusqu’à l’existence de celui qui lui a tendu la main.

Devenu millionnaire, il refuse d’aider son ancien protecteur.

Son refus n’est pas seulement un acte d’égoïsme : c’est une revanche mesquine, celle d’un homme qui ne supporte pas de devoir quoi que ce soit à autrui.

Danglars incarne l’arriviste sans âme, l’ambitieux qui mesure tout en argent et pour qui la gratitude est une faiblesse. Dumas en fait le symbole universel de ces êtres odieux que nous avons tous croisés un jour : ceux qui s’élèvent en piétinant les autres, comblés d’apparences mais misérables d’esprit.

Danglars n’est pas qu’un homme, il est le reflet cruel d’une société prête à tout pour réussir. Dumas sait que chacun d’entre nous a croisé un jour ce genre de nuisible.

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille

DANTÉS DESSINE SA SOIF DE JUSTICE EN RASSEMBLANT TOUS LES ÉLÉMENTS POUR Y ARRIVER.

Morrel, l’armateur ruiné, réunit ses marins dont le fidèle Penelon, pour leur payer ce qu’il peut encore : deux cents francs chacun, pour les trois mois de solde dûs.

Malgré ses difficultés, il tient à les rémunérer avec le peu d’argent qui lui reste, par fierté et par sens de l’honneur. Les marins, émus de sa détresse, refusent d’abord témoignant d’une solidarité touchante.

Mais Morrel tient à les régler !

Accablé, il leur annonce qu’il n’a plus de navires ni de moyens pour les garder plus longtemps à son service.

Cette scène où il se montre à la fois digne et désespéré illustre la noblesse morale du personnage, que Dumas décrit avec une profonde humanité.

L’Anglais présent — en réalité Dantès déguisé — observe toute la scène.

Impressionné par la probité et le courage de Morrel, il décide de lui accorder un délai de trois mois pour honorer ses dettes : jusqu’au 5 septembre.

Ce geste apparemment commercial révèle en fait la première véritable action du justicier Dantès qui n’est pas guidé par une vengeance au premier sens du terme, il veut rendre justice, et prépare en secret le salut de celui qui l’avait jadis aidé.

Le passage se clôt sur un échange mystérieux entre l’étranger et la fille de Morrel, Julie : il lui annonce qu’elle recevra une lettre signée Simbad le marin et qu’elle devra suivre aveuglément ses instructions.

Ce message scelle l’espoir d’une réhabilitation et d’un futur sauvetage alors que Morrel est au bord du suicide.

Dumas joue ici sur toute la palette des émotions — la compassion, la fierté, l’espérance — pour clore un chapitre où la pureté morale de Morrel contraste avec la vengeance maîtrisée et quasi divine de Dantès.

L’anglais s’en va en suivant les marins.

EXTRAIT: « L’étranger continua son chemin en lui faisant un geste d’adieu. Dans la cour, il rencontra Penelon, qui tenait un rouleau de cent francs de chaque main, et semblait ne pouvoir se décider à les emporter.

«Venez, mon ami, lui dit-il, j’ai à vous parler.»

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #justice

DÉCRYPTAGE : DUMAS S’INSPIRE-T-IL DE LA VÉRITABLE HISTOIRE DE MOBY DICK ?

Alexandre Dumas, dans l’extrait du Comte de Monte-Cristo cité dans la précédente publication : « - Quant à nous, nous sommes restés trois jours sans boire ni manger ; si bien que nous parlions de tirer au sort pour savoir celui qui alimenterait les autres,… », fait affleurer la terreur très concrète que les marins du XIXᵉ siècle entretenaient à l’idée du cannibalisme en mer.

La simple évocation du tirage au sort « pour savoir celui qui alimenterait les autres » suggère une pratique taboue mais connue, que les équipages redoutaient comme l’ultime étape de la survie.

Cette phrase, jetée presque en passant, suffit à rappeler que derrière l’aventure maritime romanesque se cache une peur collective, nourrie par des récits de naufrages bien réels et de « repas du sort » que l’opinion publique feignait d’ignorer mais que les gens de mer, eux, n’oubliaient pas.

Ce sous-texte laisse imaginer que Dumas, grand lecteur et fouilleur d’archives, avait rencontré des témoignages de catastrophes maritimes où la faim poussait les survivants à ces extrémités.

Comme le récit du baleinier Essex , naufragé en 1820 après l’attaque d’un cachalot, dont le second et rare survivant, Owen Chase, publia en 1821 une relation détaillée, marquée par la faim, les tirages au sort et le cannibalisme de survie.

Même si aucune preuve définitive ne permet d’affirmer que Dumas a lu ce texte précis, la parenté d’atmosphère est frappante : même horizon d’angoisse, même idée que la mer, loin d’être seulement un décor exotique, est un lieu où les codes moraux ordinaires se disloquent.

C’est d’ailleurs ce naufrage de l’Essex qui inspira plus tard Herman Melville, contemporain de Dumas, pour écrire Moby-Dick .

Moby-Dick (publié en 1851 après le roman de Dumas - 1844) mêle ainsi souvenirs de mer, dossiers de lecture et imagination romanesque pour faire d’un fait divers maritime une tragédie sur l’obsession, le destin et la révolte de l’homme contre la nature, sans néanmoins évoquer cette survie contre nature qu’évoque le naufragé du Pharaon à Morrel.

à suivre…

#montecristo #dumas #melville #mobydick #marseille

MORREL APPREND LE NAUFRAGE DU PHARAON.
CE SERA LA RUINE !

À Marseille, la maison Morrel n’est plus que l’ombre de sa gloire passée.

Morrel a vieilli il nest plus le jeune armateur de 36 ans qui nommait 14 ans plus tôt Dantès Capitaine de son navire.

EXTRAIT : « Quatorze années avaient bien changé le digne négociant qui, âgé de trente-six ans au commencement de cette histoire, était sur le point d’atteindre la cinquantaine : ses cheveux avaient blanchi, son front s’était creusé sous des rides soucieuses ; enfin son regard, autrefois si ferme et si arrêté, était devenu vague et irrésolu. »

DANTÈS sous les traits de l’agent de la maison Thomson & French — vient trouver M. Morrel. Calme, presque froid, il lui annonce qu’il a racheté toutes ses dettes : il est désormais son seul créancier.

Morrel tente de rester digne : il paiera tout, dit-il, si le Pharaon, son dernier espoir, rentre au port avant le 15.

Mais si le navire se perd… alors c’est la ruine, la honte, la fin de la maison Morrel.

Et soudain, un cri dans l’escalier. Sa fille Julie entre, bouleversée : EXTRAIT « Le Pharaon est perdu, père… mais l’équipage est sauf. »

Morrel lève les yeux au ciel. Son monde s’effondre, mais il remercie Dieu — parce que le malheur n’a frappé que lui, tous les marins ont survécu.

EXTRAIT : un marin naufragé raconte « - Dix minutes après, il plongea de l’avant, puis de l’arrière, puis il se mit à tourner sur lui-même comme un chien qui court après sa queue ; et puis, bonsoir la compagnie, brrou ! ... tout a été dit, plus de Pharaon !

- Quant à nous, nous sommes restés trois jours sans boire ni manger ; si bien que nous parlions de tirer au sort pour savoir celui qui alimenterait les autres, quand nous aperçûmes la Gironde : nous lui fîmes des signaux, ....

- Voilà comme ça s’est passé, monsieur Morrel, parole d’honneur ! foi de marin ! N’est-ce pas, les autres ? »

...

- Bien, mes amis, dit M. Morrel, vous êtes de braves gens, et je savais d’avance que dans le malheur qui m’arrivait il n’y avait pas d’autre coupable que ma destinée.

…

Maintenant combien vous est-il dû de solde ? »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille

TROIS LIVRES et un FILM À SUCCÈS...

Pour marquer la sortie de nos trois livres consacrés à l’univers de *Monte-Cristo à Marseille* (même si seuls deux figurent sur la photo), la maison d’édition que je partage avec Karine Barbier a organisé une avant-première du film “Le Comte de Monte-Cristo (2024)” au cinéma Pathé Joliette de Marseille le 25 juin 2024.

Tout juste trois jours avant la sortie officielle très attendue le 28 juin.

Réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, produit par Mediawan et Pathé Films, le film réunit un superbe casting : Pierre Niney dans le rôle d’Edmond Dantès, Anaïs Demoustier, Laurent Lafitte, Bastien Bouillon, Patrick Mille ( fabuleux dans ce rôle ), et Anamaria Vartolomei.

J’étais heureux d’offrir à chacun de ceux qui m’entourent sur la photo un exemplaire de “Sur les traces de Monte-Cristo à Marseille”.

Un véritable plaisir de croiser l'espace d'un instant ceux qui se sont penchés sur cette adaptation.

Une belle soirée, un beau film, et trois très beaux livres pour prolonger le rêve de Dumas à Marseille. 🎬📚✨

Ne pas hesiter, contactez-moi si vous souhaitez en savoir plus ou découvrir nos ouvrages.

Je continue ici au quotidien de partager mon analyse du récit sous une autre forme...

Et je remercie chacun d’entre vous pour les messages que je reçois régulièrement, qui me soulignent votre assiduité à me suivre ❤️

à suivre....

#montecristo #dumas #marseille @kbema9 @mediawan.officiel @patrickmilleofficiel @alexdelapat @dimitri_rassam @fredprel

CONTEXTE HISTORIQUE de la période où DANTÈS est au château d'IF et celle de son retour en vengeur masqué.

Entre février 1815 et septembre 1829, la France traverse une période de bascule permanente.

( Pour info on étudie cette periode en 4ᵉ au collège, puis on y revient en Première au lycée, de quoi faire lire le roman aux concernés )

Donc:

En février 1815, Napoléon s’évade de l’île d’Elbe, jusqu’à sa défaite à Waterloo en juin 1815.

La France est alors occupée par les armées étrangères et les Bourbons reviennent sur le trône : c’est la Seconde Restauration.

Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI, tente alors une monarchie « à l’ancienne » mais encadrée qui garde certains acquis de la Révolution tout en redonnant une place centrale à la noblesse et à l’Église. Les premières années sont marquées par la Terreur blanche contre les anciens révolutionnaires et bonapartistes, puis par la fameuse « Chambre introuvable », ultra‑royaliste, que le roi finit par dissoudre. Peu à peu, l’occupation étrangère prend fin, la France se stabilise, mais la fracture reste vive entre ultras royalistes, libéraux et nostalgiques de Napoléon : chacun veut sa version de la France.

En 1824, changement de ton : Louis XVIII meurt et son frère, Charles X, lui aussi frère de Louis XVI, monte sur le trône. Beaucoup plus conservateur, très proche des milieux ultra, il renforce les privilèges de l’aristocratie et le poids de la religion. Aux yeux de la bourgeoisie et des libéraux, c’est comme si le pouvoir voulait effacer la Révolution française et revenir à une monarchie quasi absolue. Le fossé s’agrandit.

À la fin des années 1820, l’opposition libérale se structure et la presse critique se développe. En août‑septembre 1829, Charles X commet un geste perçu comme une vraie provocation : il nomme le très réactionnaire ministère Polignac, symbole d’un pouvoir sourd aux aspirations de la société.

Le roi vient d'allumer la mèche : l’année suivante, en juillet 1830, ces tensions débouchent sur les « Trois Glorieuses » des 27, 28 et 29 juillet, la révolution qui balaiera la Restauration et remettra tout en cause.

à suivre ...

#montecristo #dumas #marseille #revolution

DANTÈS à la RECHERCHE DES PREUVES auprès de L'INSPECTEUR DES PRISONS Monsieu de Boville

Résumé du chapitre XXVIII – Les registres des prisons

À Marseille, la maison Morrel vacille : son armateur n’a plus qu’un mince espoir — le retour de son navire, le Pharaon. S’il ne rentre pas à temps, c’est la faillite assurée et l’impossibilité d’honorer ses dettes.

C’est alors qu’un mystérieux Anglais, au maintien irréprochable, se présente chez le maire ( Jean‑Baptiste de Montgrand maire de 1813 a 1830) puis chez l’inspecteur des prisons, M. de Boville.

Sous un prétexte commercial, il lui propose de racheter une créance de 200 000 francs — soit plus d’un million d’euros actuels — uniquement pour obtenir un accès privilégié aux registres du château d’If.

Il consulté ces documents a sa guise

EXTRAIT : " L’inspecteur fit asseoir l’Anglais dans son fauteuil, et posa devant lui le registre et le dossier relatifs au château d’If, lui donnant tout le loisir de feuilleter, tandis que lui-même, assis dans un coin, lisait son journal. "

Dans ces archives, il retrouve les dossiers de l’abbé Faria et d’Edmond Dantès (le sien) , y reconnaît la main de Villefort, et dérobe la dénonciation écrite par Danglars.

Sous son flegme britannique, se cache en réalité Edmond Dantès : le futur comte de Monte-Cristo, revenu sur les traces de sa trahison pour préparer sa vengeance.

Depuis son évasion, le monde a changé : l’Empire a disparu, la Restauration s’essouffle, et déjà se profilent les bouleversements de 1830, annonçant une nouvelle ère politique — et la sienne.

à suivre...

#montecristo #dumas #marseille

LE (véritable) MAIRE DE MARSEILLE EN 1830 qui sera en place après celui que le futur comte de Monte-Cristo vient de rencontrer a l'été 1829 pour prendre des nouvelles de l'armateur Morrel, et dont je ferai la bio bientôt.

Alexis‑Joseph Rostand (1769‑1854) est l’une des grandes figures de la bourgeoisie marseillaise du XIXᵉ siècle, à la fois négociant influent, maire de Marseille et patriarche de la famille qui donnera plus tard l’écrivain Edmond Rostand. Né à Orgon et installé à Marseille, il se forme au commerce des draps et des laines, bâtit une importante maison de négoce et s’impose rapidement comme un acteur clé de la vie économique du port.

Après les soubresauts de la Révolution et de l’Empire, il multiplie les responsabilités locales : membre puis président du tribunal de commerce, administrateur de la Charité et des institutions de santé, conseiller municipal à partir de 1817, puis brièvement député des Bouches‑du‑Rhône. Cette expérience de terrain en fait un interlocuteur central sur les questions de grains, de trafic maritime, de franchises et de modernisation du port de Marseille.

En août 1830, dans le contexte de la Révolution de Juillet, Alexis‑Joseph Rostand est nommé maire de Marseille par le nouveau roi Louis‑Philippe. Son mandat, qui s’achève en 1832, se déroule dans une ville traversée de fortes tensions politiques et religieuses, où il s’efforce de maintenir l’ordre tout en défendant les intérêts du commerce local.

Il poursuit ensuite sa carrière comme premier président de la Chambre de commerce de Marseille, contribue à la Caisse d’épargne et à plusieurs sociétés savantes, et soutient des projets innovants comme la navigation à vapeur en Méditerranée.

Mort à Marseille en 1854, Alexis‑Joseph Rostand demeure une figure majeure de la construction du Marseille moderne, et le fondateur d’une lignée illustre qui comptera, parmi ses descendants, Edmond Rostand et le biologiste Jean Rostand. Cette trajectoire fait de lui un symbole du lien entre puissance économique, engagement municipal et rayonnement culturel de la ville au XIXᵉ siècle.

a suivre...

#montecristo #dumas #marseille

RETOUR A MARSEILLE - DANTES SE DEGUISE EN FINANCIER ANGLAIS et RENCONTRE LE MAIRE

Chapitre XXVIII. Les registres des prisons.

EXTRAIT: "Le lendemain du jour où s’était passée, sur la route de Bellegarde à Beaucaire, la scène que nous venons de raconter, un homme de trente à trente-deux ans, vêtu d’un frac bleu barbeau, d’un pantalon de nankin et d’un gilet blanc, ayant à la fois la tournure et l’accent britanniques, se présenta chez le maire de Marseille.

- Monsieur, lui dit-il, je suis le premier commis de la maison Thomson et French de Rome. Nous sommes depuis dix ans en relations avec la maison Morrel et fils de Marseille. Nous avons une centaine de mille francs à peu près engagés dans ces relations, et nous ne sommes pas sans inquiétudes, attendu que l’on dit que la maison menace ruine : j’arrive donc tout exprès de Rome pour vous demander des renseignements sur cette maison.

- Monsieur, répondit le maire, je sais effectivement que depuis quatre ou cinq ans le malheur semble poursuivre M. Morrel : il a successivement perdu quatre ou cinq bâtiments, essuyé trois ou quatre banqueroutes ; mais il ne m’appartient pas, quoique son créancier moi-même pour une dizaine de mille francs, de donner aucun renseignement sur l’état de sa fortune. Demandez-moi comme maire ce que je pense de M. Morrel, et je vous répondrai que c’est un homme probe jusqu’à la rigidité, et qui jusqu’à présent a rempli tous ses engagements avec une parfaite exactitude. Voilà tout ce que je puis vous dire, monsieur ; si vous voulez en savoir davantage, adressez-vous à M. de Boville, inspecteur des prisons, rue de Noailles, no 15. Il a, je crois, deux cent mille francs placés dans la maison Morrel, et s’il y a réellement quelque chose à craindre, comme cette somme est plus considérable que la mienne, vous le trouverez probablement sur ce point mieux renseigné que moi.

L’Anglais parut apprécier cette suprême délicatesse, salua, sortit et s’achemina de ce pas particulier aux fils de la Grande-Bretagne vers la rue indiquée."

à suivre...

#montecristo #dumas #marseille

Le départ du prêtre quittant l’auberge que je vous montre aujourd’hui fait partie de la grande édition illustrée du Comte de Monte‑Cristo publiée par Jules Rouff à la fin du XIXᵉ siècle.

Cette scène est signée Quesnel : l’un des graveurs qui ont donné leur forme définitive aux images du roman, aux côtés d’Édouard Riou, Sargent ou encore Jon Nard.

Édouard Riou (1833‑1900), né à Saint‑Servan près de Saint‑Malo, est d’abord peintre paysagiste avant de devenir l’un des grands illustrateurs français du XIXᵉ siècle.

On lui doit les images de nombreux romans de Jules Verne, mais aussi de Dumas, Scott, Maupassant… Son dessin, très narratif, fonctionne déjà comme un véritable « story‑board » : cadrages serrés, décors précis, personnages saisis en plein mouvement.

Pour transformer ces dessins en images imprimées, interviennent ensuite les graveurs sur bois, comme Quesnel.

Ils reportent le dessin sur un bloc de bois dur, puis enlèvent au canif et au burin tout ce qui doit rester blanc, en laissant en relief les traits qui recevront l’encre.

La matrice est ensuite intégrée parmi les lignes de texte : texte et image sont tirés ensemble sur la même presse, ce qui donne ces planches en noir et blanc au grain si caractéristique.

Ce prêtre qui remonte à cheval devant l’auberge n’est donc pas un simple détail du roman : c’est le résultat d’un travail à quatre mains, entre le crayon de Riou et les outils de Quesnel.

Une petite vignette qui ouvre l’imaginaire et prépare la suite de l’aventure de Monte‑Cristo afin que chaque lecteur s'y projette.

À suivre…

#montecristo #dumas #riou #quesnel #livreancien illustration gravuresurbois

LA RÉCOMPENSE - ANALYSE DE SITUATION

Dumas pousse chacun de ses personnages dans ses retranchements, et cette scène avec Caderousse le montre à merveille. Sous le masque de l’abbé Busoni, Dantès se place en position de force derrière une bonté apparente, prêt au pardon… mais sans jamais renoncer à sa lucidité ni à sa détermination.

EXTRAIT: “Tenez, mon ami, lui dit-il, prenez ce diamant, car il est à vous.”

Au départ, Caderousse est ivre de joie : il croit que le diamant donné par l’abbé est un miracle qui tombe du ciel et va le sauver définitivement de la misère.

Sa femme, plus méfiante, souffle l’idée que la pierre pourrait être fausse et que l’abbé l’aurait trompé pour acheter son secret à moindre prix.

EXTRAIT:
- Comment, à moi seul ! s’écria Caderousse ! Ah ! monsieur, ne raillez-vous pas ?

- Ce diamant devait être partagé entre ses amis : Edmond n’avait qu’un seul ami, le partage devient donc inutile. Prenez ce diamant et vendez-le ; il vaut cinquante mille francs, je vous le répète, de cette somme, je l’espère, suffira pour vous tirer de la misère.
...
Caderousse qui touchait déjà le diamant, retira sa main.

L’abbé sourit.

- En échange, continua-t-il, donnez-moi cette bourse de soie rouge que M. Morrel avait laissée sur la cheminée du vieux Dantès, et qui, me l’avez-vous dit, est encore entre vos mains.»
...
L’abbé la prit, et en sa place donna le diamant à Caderousse.’’

La bonté du justicier est un masque, sa charité une épreuve.

Il offre, puis observe : que fera Caderousse de ce cadeau venu de l’au-delà ?

Gratitude sincère ou nouvelle cupidité ?

Dumas adore pousser ses personnages dans leurs derniers retranchements.

Il place Monte-Cristo au-dessus d’eux comme un juge silencieux : prêt au pardon si le cœur se révèle droit, implacable à la moindre faille.

C’est ce tiraillement permanent – entre grâce et châtiment, entre main tendue et lame cachée – qui maintient le suspense dans la relation entre Dantès, avec tous ceux qui l’ont trahi et ceux qu'il rencontre.

Le lecteur, lui, reste suspendu à chaque geste, en se demandant : cette fois, aura-t-il droit à la miséricorde… ou à la sentence ?

à suivre...

#montecristo #dumas #marseille

LA CONFESSION DE CADEROUSSE

Edmond grimé en prêtre est venu jusqu’à cette auberge perdue pour éclaircir le mystère qui a brisé la vie de Dantès.

Assis dans l’ombre, la tête inclinée, les mains crispées, il observe en silence Caderousse, écrasé par la misère et le remords, que la lumiere éclaire en plein.

Peu à peu, sous les questions calmes et implacables du faux prêtre, l’aubergiste finit par parler : il évoque la chute d’Edmond, son père mort dans la pauvreté la plus noire, et la trahison de ceux qui se disaient ses amis, Fernand et Danglars en tête.

Pour délier cette mémoire réticente, l’eclesiastique révèle l’existence d’un diamant d’une valeur immense offert par un compagnon de cellule au marin, qui à son tour une fois disparu le légue via le prêtre à ceux qu’il croit fidèles.

La seule idée de cette fortune fait vaciller Caderousse, partagé entre la peur, la culpabilité et la cupidité, tandis que sa femme, la Carconte, l’exhorte à se taire depuis l’étage.

Quand le prêtre laisse entendre qu’il pourrait remettre le joyau aux anciens complices, l’aubergiste cède : il barre la porte, s’assoit face au mystérieux visiteur et accepte de tout raconter, sans comprendre qu’en ouvrant enfin son cœur, il vient aussi de sceller son destin.

Cette scène résonne comme un écho avec un fait divers tiré des archives de la police que Dumas pensait réel, où François Picaud, le cordonnier nîmois trahi par ses amis, est enfermé sept ans sur la foi d’une fausse dénonciation pour l’éloigner de sa belle fiancée.

Enrichi par l’héritage d’un abbé qui lui laisse en trésor un diamant qu’il vendra, il revient dans le monde armé de cette fortune, et d’un désir de justice vengeresse sans pitié.

L’auteur tirera de ce fait divers la matière brûlante du Comte de Monte-Cristo.

Entre le marin Dantès de Marseille, le diamant de l’abbé offert à Picaud le cordonnier Nimois et le diamant que Dantès sous les traits du prêtre promet à Caderousse, une même histoire affleure : celle d’un innocent sacrifié, d’une fiancée convoitée, d’une richesse tombée du ciel et d’une vengeance implacable qui confondra les complices d’autrefois...

à suivre...

#montecristo #dumas #marseille

DANTES se rend chez CADEROUSSE à son AUBERGE DU PONT DU GARD

Dans le quartier de son enfance à Marseille, chaque rue ravive des souvenirs douloureux, jusqu’à la maison où habitait son père, désormais occupée par un jeune couple marié depuis huit jours seulement.

Rien ne rappelle plus l’ancien logement, mais la place du lit lui évoque l’instant où son père est mort en prononçant son nom, ce qui le fait pleurer devant les jeunes époux...

En apprenant que Caderousse n’habite plus l’étage inférieur et tient maintenant une auberge sur la route de Bellegarde à Beaucaire, Dantès achète toute la maison sous le nom de Lord Wilmore, la payant bien au‑delà de sa valeur.

Il offre au jeune couple de choisir n’importe quel autre appartement dans l’immeuble, sans augmentation de loyer, à condition de lui céder leurs deux pièces, ce qui intrigue le voisinage et suscite toutes sortes de conjectures.

Le même soir, on le voit au village des Catalans, où il interroge des pêcheurs sur des personnes disparues ou mortes depuis quinze ou seize ans, puis, le lendemain, ces derniers reçoivent en cadeau une barque catalane neuve, équipée de filets.

Ils aimeraient remercier leur mystérieux bienfaiteur, mais celui‑ci a déjà quitté Marseille à cheval par la porte d’Aix pour rendre visite à Caderousse, le concierge lui ayant indiqué qu’après avoir fait de mauvaises affaires CADEROUSSE tenait une auberge non loin d’Arles sur la route de Bellegarde à Beaucaire.

Dantés alias Lord Wilford mais maintenant déguisé en prêtre poursuit sa route dans le secret pour se rendre à cette auberge où les passagers sont devenus rares.

EXTRAIT : « depuis qu’un canal ( en bleu sur la carte de la publication précédente ) creusé de Beaucaire à Aigues-mortes avait fait succéder victorieusement les bateaux au roulage accéléré, et le coche à la diligence.

Ce canal, comme pour rendre plus vifs encore les regrets du malheureux aubergiste qu’il ruinait, passait entre le Rhône qui l’alimente et la route qu’il épuise, à cent pas à peu près de l’auberge dont nous venons de donner une courte mais fidèle description. »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille

L’AUBERGE DU PONT DU GARD, le RECONVERSION de CADEROUSSE

EXTRAIT :
XXVI. L’auberge du pont du Gard.

« Ceux qui, comme moi, ont parcouru à pied le Midi de la France ont pu remarquer entre Bellegarde et Beaucaire, à moitié chemin à peu près du village à la ville, mais plus rapprochée cependant de Beaucaire que de Bellegarde, une petite auberge où pend, sur une plaque de tôle qui grince au moindre vent, une grotesque représentation du pont du Gard.

Cette petite auberge, en prenant pour règle le cours du Rhône, est située au côté gauche de la route, tournant le dos au fleuve ; elle est accompagnée de ce que dans le Languedoc on appelle un jardin : c’est-à-dire que la face opposée à celle qui ouvre sa porte aux voyageurs donne sur un enclos où rampent quelques oliviers rabougris et quelques figuiers sauvages au feuillage argenté par la poussière ; dans leurs intervalles poussent, pour tout légume, des aulx, des piments et des échalotes ; enfin, à l’un de ses angles, comme une sentinelle oubliée, un grand pin parasol élance mélancoliquement sa tige flexible, tandis que sa cime, épanouie en éventail, craque sous un soleil de trente degrés.

Tous ces arbres, grands ou petits se courbent inclinés naturellement dans la direction où passe le mistral, l’un des trois fléaux de la Provence ; les deux autres, comme on sait ou comme on ne sait pas, étant la Durance et le Parlement.

Çà et là, dans la plaine environnante, qui ressemble à un grand lac de poussière, végètent quelques tiges de froment que les horticulteurs du pays élèvent sans doute par curiosité et dont chacune sert de perchoir à une cigale qui poursuit de son chant aigre et monotone les voyageurs égarés dans cette thébaïde. Depuis sept ou huit ans à peu près, cette petite auberge était tenue par un homme et une femme ayant pour tout domestique une fille de chambre appelée Trinette et un garçon d’écurie répondant au nom de Pacaud ; double coopération qui au reste suffisait largement aux besoins du service, depuis qu’un canal creusé de Beaucaire à Aigues-mortes avait fait succéder victorieusement les bateaux au roulage accéléré, et le coche à la diligence. »

#montecristo #dumas #marseille

CADEROUSSE et son AUBERGE DU PONT DU GARD

Dans le quartier de son enfance où Dantès déambule à Marseille, chaque rue ravive des souvenirs douloureux, jusqu’à la maison où habitait son père, désormais occupée par un jeune couple marié depuis huit jours seulement.

Rien ne rappelle plus l’ancien logement, mais la place du lit lui évoque l’instant où son père est mort en prononçant son nom, ce qui le fait pleurer devant les jeunes époux...

En apprenant que Caderousse n’habite plus l’étage inférieur et tient maintenant une auberge sur la route de Bellegarde à Beaucaire, Dantès achète toute la maison sous le nom de Lord Wilmore, la payant bien au‑delà de sa valeur.

Il offre au jeune couple de choisir n’importe quel autre appartement dans l’immeuble, sans augmentation de loyer, à condition de lui céder leurs deux pièces, ce qui intrigue le voisinage et suscite toutes sortes de conjectures.

Le même soir, on le voit au village des Catalans, où il interroge des pêcheurs sur des personnes disparues ou mortes depuis quinze ou seize ans, puis, le lendemain, ces derniers reçoivent en cadeau une barque catalane neuve, équipée de filets.

Ils aimeraient remercier leur mystérieux bienfaiteur, mais celui‑ci a déjà quitté Marseille à cheval par la porte d’Aix pour rendre visite à Caderousse, le concierge lui ayant indiqué qu’après avoir fait de mauvaises affaires CADEROUSSE tenait une auberge non loin d’Arles sur la route de Bellegarde à Beaucaire.

Dantés alias Lord Wilford poursuit sa route dans le secret pour se rendre à cette auberge où les clients sont devenus rares.

EXTRAIT : « depuis qu’un canal (en bleu sur la carte) creusé de Beaucaire à Aigues-mortes avait fait succéder victorieusement les bateaux au roulage accéléré, et le coche à la diligence.

Ce canal, comme pour rendre plus vifs encore les regrets du malheureux aubergiste qu’il ruinait, passait entre le Rhône qui l’alimente et la route qu’il épuise, à cent pas à peu près de l’auberge dont nous venons de donner une courte mais fidèle description. »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille

RETOUR INCOGNITO à MARSEILLE de DANTÈS MÉTAMORPHOSÉ en LORD WILMORE

Edmond, désormais riche quitte l’île pour rentrer parmi les hommes et se tailler une nouvelle place dans la société.

Il vend quelques diamants à Livourne, récompense Jacopo en lui offrant une barque et l’envoie à Marseille pour enquêter sur son père et Mercédès.

Pendant ce temps, il achète à Gênes un yacht rapide, qu’il fait aménager avec une armoire secrète afin d’y cacher toute sa fortune.

Huit jours plus tard, Jacopo le rejoint au large de l’île : il rapporte deux nouvelles décisives qui ferment définitivement la porte du passé d’Edmond.

Le vieux Louis Dantès est mort dans la misère, et Mercédès a disparu sans laisser de trace, ce qui bouleverse Edmond tout en achevant sa métamorphose intérieure.

EXTRAIT: « … il ne courait pas le danger d’être reconnu, d’ailleurs il avait maintenant à sa disposition tous les moyens de se déguiser.

… le yacht, suivi de la petite barque, entra bravement dans le port de Marseille et s’arrêta juste en face de l’endroit où, ce soir de fatale mémoire, on l’avait embarqué pour le château d’If.

Ce ne fut pas sans un certain frémissement que, dans le canot, Dantès vit venir à lui un gendarme. Mais Dantès, avec cette assurance parfaite qu’il avait acquise, lui présenta un passeport anglais qu’il avait acheté à Livourne …

La première chose qu’aperçut Dantès, en mettant le pied sur la Canebière, fut un des matelots du Pharaon. …

Dantès donna au matelot une pièce de monnaie pour le remercier de ses renseignements ; … puis il entendit le brave homme qui courait après lui.

Dantès se retourna.

- Pardon, monsieur, dit le matelot, mais vous vous êtes trompé sans doute ; vous aurez cru me donner une pièce…, et vous m’avez donné un double napoléon.

- En effet, mon ami, dit Dantès, je m’étais trompé ; mais, comme votre honnêteté mérite une récompense, en voici un second que je vous prie d’accepter pour boire à ma santé avec vos camarades.»

Le matelot … le regarda s’éloigner en disant :
- C’est quelque nabab qui arrive de l’Inde.»

… »

à suivre

#montecristo #dumas #marseille

DÉCRYPTAGE - UN MILLIARD D’EUROS POUR EDMOND?

Il faut imaginer qu’en trouvant ce trésor aujourd’hui, ce n’est pas un petit trésor romanesque, mais une fortune colossale qui serait entre vos mains.

EXTRAIT : « se mit alors à compter sa fortune ; il y avait mille lingots d'or de deux à trois livres chacun ; ensuite, il empila vingt-cinq mille écus d'or, pouvant valoir chacun quatre-vingts francs de notre monnaie actuelle, tous à l'effigie du pape Alexandre VI et de ses prédécesseurs, et il s'aperçut que le compartiment n'était qu'à moitié vide ; enfin, il mesura dix fois la capacité de ses deux mains en perles, en pierreries, en diamants, dont beaucoup, montés par les meilleurs orfèvres de l'époque, offraient une valeur d'exécution remarquable, même à côté de leur valeur intrinsèque. »

Rien que l’or en lingots, d’abord : 1 000 lingots de deux livres ou trois livres chacun, que l’on peut assimiler de 1 000 à 1500 kilos

Au cours actuel, un kilo d’or se négocie autour de 115 000 €, ce qui met déjà la seule masse d’or aux environs de 115 à 170 millions d’euros.

À cela s’ajoutent les 25 000 écus d’or ; si l’on retient une valeur moyenne réaliste de 2 500 € à 5 000 € par écu, en mélangeant valeur métal et valeur de collection, on arrive à 60 à 120 millions d’euros supplémentaires rien qu’en pièces.

Et ce n’est pas fini : il reste tout ce qui est perles, rubis, émeraudes, saphirs, diamants et bijoux montés par les meilleurs orfèvres, un ensemble si riche et si varié qu’on peut raisonnablement ajouter au moins plusieurs dizaines de millions d’euros, et sans forcer, imaginer que l’on grimpe vers quelques centaines de millions si certaines pierres sont de très grande taille ou de qualité exceptionnelle.

Concrètement, même en restant prudent, on parle donc d’un trésor dont la valeur globale se situe probablement entre 500 et 750 d’euros, avec un potentiel qui pourrait dépasser le milliard d’euros si les gemmes et certaines pièces atteignent des prix élevés en vente.

Autrement dit un patrimoine capable de changer les destins.
C’est exactement ce que va faire le comte de Monte-Cristo.

À suivre…

#montecristo #dumas #marseille #tresor

DANTÈS PREND POSSESSION DU TRÉSOR DE SPADA

chapitre XXIV

Sous le soleil brûlant de Montecristo, Edmond Dantès explore seul les rochers vibrants de bruyères et de myrtes. Les lézards verts et chèvres sauvages s’enfuient sous ses pas, tandis que son regard scrute la mer et les îles lointaines, à la recherche de secrets et de navires mystérieux.

Dantès trouve enfin la grotte cachée et, guidé par la mémoire de l’abbé Faria, se met en quête du trésor légendaire.

Pioche et ingéniosité lui permettent d’ouvrir le roc, puis la dalle secrète menant à une crypte sombre. Après moult efforts, il met au jour le coffre orné de la famille Spada, scellé par des cadenas ciselés, serrant jalousement leur secret.

Face à l’imposant coffret, Edmond est saisi d’espoir et de vertige : le rêve devient réalité, l’or et les pierres précieuses sont enfin à portée de main. Mais, seul au cœur de la caverne, la grandeur du moment l’éblouit ; entre fièvre et émerveillement, il touche l’histoire et le destin de Montecristo.

EXTRAIT : " et le coffre fut découvert.

Une fièvre vertigineuse s'empara de Dantès ; il saisit son fusil, l'arma et le plaça près de lui. D'abord il ferma les yeux, comme font les enfants, pour apercevoir, dans la nuit étincelante de leur imagination, plus d'étoiles qu'ils n'en peuvent compter dans un ciel encore éclairé, puis il les rouvrit et demeura ébloui.

Trois compartiments scindaient le coffre.

Dans le premier brillaient de rutilants écus d'or aux fauves reflets.

Dans le second, des lingots mal polis et rangés en bon ordre, mais qui n'avaient de l'or que le poids et la valeur.

Dans le troisième enfin, à demi plein, Edmond remua à poignée les diamants, les perles, les rubis, qui, cascade étincelante, faisaient, en retombant les uns sur les autres, le bruit de la grêle sur les vitres.

Après avoir touché, palpé, enfoncé ses mains frémissantes dans l'or et les pierreries, Edmond se releva et prit sa course à travers les cavernes avec la tremblante exaltation d'un homme qui touche à la folie."

à suivre...

#montecristo #dumas #marseille #tresor

DANTÉS alias LE MALTAIS part chercher son trésor sur l’ÎLE MONTECRISTO

EXTRAIT : « Quand le Maltais (c’est ainsi que l’on appelait Dantès) avait fait une pareille déclaration, cela suffisait, et chacun s’en allait coucher tranquille. »

Première transition d’identité : Dantès, devenu le Maltais. Jamais identifié à ses compagnons, Edmond cultive l’ombre et le mystère grâce à ce pseudonyme.

Arrivé sur l’île au soir, il attend le lendemain, entouré des contrebandiers débarqués au petit jour.

Edmond veut leur fausser compagnie pour trouver son trésor : c’est le début d’une chasse à la solitude, où la vérité ne peut se révéler.

« …lorsque le lendemain, en prenant un fusil, du plomb et de la poudre, Dantès manifesta le désir d’aller tuer quelqu’une de ces nombreuses chèvres sauvages que l’on voyait sauter de rocher en rocher, on n’attribua cette excursion de Dantès qu’à l’amour de la chasse ou au désir de la solitude. »

Ce détour par la chasse révélé par Dumas transpose ses propres souvenirs de la Méditerranée.

En 1842, lors d’un voyage sur Elbe avec le neveu de Napoléon, il entend parler d’une île voisine « foisonnante de chèvres sauvages », l’île Montecristo, qu’il ne visitera pas, préférant contourner l’île par précaution sanitaire et éviter la quarantaine qui s’imposerait s’il mettait un pied à terre.

C’est au fil de cette navigation qu’on lui raconte la légende d’un trésor caché là depuis le VIIe siècle : la graine du mythe est plantée.

De retour sur Elbe, Dumas glisse à son jeune compagnon : un jour, il donnera à un roman ce nom mystérieux — MONTECRISTO, sans encore savoir ce qu’il racontera…

À suivre…

#montecristo #dumas #marseille #tresor

LE ROMAN - DANTÈS VOGUE VERS L’ÎLE pour TROUVER SON TRÉSOR.

À bord avec d’autres contrebandiers Edmond va débarquer avec le groupe sur l’île. Une fois sur place il trouvera un prétexte pour s’isoler afin de trouver son trésor.

EXTRAIT: « Edmond dévorait des yeux cette masse de rochers qui passait par toutes les couleurs crépusculaires depuis le rose vif jusqu’au bleu foncé ; de temps en temps des bouffées ardentes lui montaient au visage ; son front s’empourprait, un nuage pourpre passait devant ses yeux.

Jamais joueur dont toute la fortune est en jeu n’eut, sur un coup de dés, les angoisses que ressentait Edmond dans ses paroxysmes d’espérance.

La nuit vint : à dix heures du soir on aborda ; la Jeune-Amélie était la première au rendez-vous.

Dantès, malgré son empire ordinaire sur lui-même, ne put se contenir : il sauta le premier sur le rivage ; s’il l’eût osé, comme Brutus, il eût baisé la terre.

Il faisait nuit close ; mais à onze heures la lune se leva du milieu de la mer dont elle argenta chaque frémissement ; puis ses rayons, à mesure qu’elle se leva, commencèrent à se jouer, en blanches cascades de lumière, sur les roches entassées de cet autre Pélion.

L’île était familière à l’équipage de la Jeune-Amélie : c’était une de ses stations ordinaires. Quant à Dantès, il l’avait reconnue à chacun de ses voyages dans le Levant, mais jamais il n’y était descendu.

Il interrogea Jacopo.
— Où allons-nous passer la nuit ? demanda-t-il.
— Mais à bord de la tartane, répondit le marin.
— Ne serions-nous pas mieux dans les grottes ?
— Dans quelles grottes ?
— Mais dans les grottes de l’île.
— Je ne connais pas de grottes, dit Jacopo.
Une sueur froide passa sur le front de Dantès.
— Il n’y a pas de grottes à Monte-Cristo ? demanda-t-il.
— Non.

Dantès demeura un instant étourdi ; puis il songea que ces grottes pouvaient avoir été comblées depuis par un accident quelconque, ou même bouchées, pour plus grandes précautions, par le cardinal Spada. »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #tresor

LE ROMAN : quand DANTÈS RÊVE QUE SON TRÉSOR EST UNE CHIMÈRE …

Illustration réalisée d’après le tableau de Dali La Persistance de la mémoire est un tableau surréaliste peint en 1931 par Salvador Dalí. C’est une huile sur toile connue dans le grand public sous le titre Les Montres molles et l’un des plus célèbres tableaux du peintre. Exposé pour la première fois à la galerie d’art de Julien Levy en 1932, il est dans la collection du Museum of Modern Art à New York depuis 1934.

La veillée de son départ pour l’île MONTECRISTO, Dantès fait un cauchemar, ayant peur de ce qu’il va réellement trouver…

EXTRAIT : « Enfin Dantès, par un de ces bonheurs inespérés qui arrivent parfois à ceux sur lesquels la rigueur du sort s’est longtemps lassée, Dantès allait arriver à son but par un moyen simple et naturel, et mettre le pied dans l’île sans inspirer à personne aucun soupçon.

Une nuit le séparait seulement de ce départ tant attendu.
Cette nuit fut une des plus fiévreuses que passa Dantès.

Pendant cette nuit, toutes les chances bonnes et mauvaises se présentèrent tour à tour à son esprit : s’il fermait les yeux, il voyait la lettre du cardinal Spada écrite en caractères flamboyants sur la muraille ; s’il s’endormait un instant, les rêves les plus insensés venaient tourbillonner dans son cerveau.

Il descendait dans des grottes aux pavés d’émeraudes, aux parois de rubis, aux stalactites de diamants. Les perles tombaient goutte à goutte, comme filtre d’ordinaire l’eau souterraine.

Edmond, ravi, émerveillé, remplissait ses poches de pierreries ; puis il revenait au jour, et ces pierreries s’étaient changées en simples cailloux.

Alors il essayait de rentrer dans ces grottes merveilleuses, entrevues seulement ; mais le chemin se tordait en spirales infinies : l’entrée était redevenue invisible. Il cherchait inutilement dans sa mémoire fatiguée ce mot magique et mystérieux qui ouvrait pour le pêcheur arabe les cavernes splendides d’Ali-Baba.

Tout était inutile ; le trésor disparu était redevenu la propriété des génies de la terre, auxquels il avait eu un instant l’espoir de l’enlever. »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #tresor #dali

CONTREBANDIER D’HIER / MAFIAS CONTEMPORAINES

Edmond Dantès, plongé dans l’univers des contrebandiers, découvre toute la puissance d’un réseau occulte qui parcourt le littoral méditerranéen.

EXTRAIT: ‘’dans une taverne de la via del Oglio, dans laquelle (son patron) avait l’habitude de se réunir ce qu’il y a de mieux en contrebandiers à Livourne.’’

À ce moment décisif, il observe les liens qui unissent ces hommes en dehors des lois établies, pressentant leur capacité à se transformer en une force organisée.

EXTRAIT « En voyant ces hardis écumeurs que fournit tout un littoral de deux mille lieues de tour à peu près, Dantès s’était demandé de quelle puissance ne disposerait pas un homme qui arriverait à donner l’impulsion de sa volonté à tous ces fils réunis ou divergents. »

Révèlant la prise de conscience de Dantès, celle de l’homme qui apprend que le pouvoir ne réside pas uniquement dans la richesse matérielle ou la violence, mais dans l’art de fédérer et d’orienter les volontés, d’imposer sa loi.

Il comprend que pour dominer ce monde souterrain, il devra se façonner une identité nouvelle, un masque apte à inspirer confiance et crainte, et surtout à commander le respect.

Les contrebandiers qu’il rencontre sont les précurseurs de structures criminelles plus élaborées : leur solidarité, la clandestinité de leurs affaires et leur loyauté envers un chef esquissent déjà les contours de ce que deviendront les mafias, capables de résister à l’ordre officiel tout en créant leur propre système d’influence. Des contre pouvoirs qui créent des états dans l’état.

Tout ce qui sépare encore Edmond de l’accomplissement de son projet, c’est la nécessité de disposer des moyens financiers.

Ces réseaux de « soldats » ne sauraient être ralliés sans promesse de fortune, et Dantès sait que c’est la découverte du trésor de l’île de Monte Cristo qui lui permettra de donner vie à cette ambition, en incarnant le chef capable de transformer la marginalité en véritable puissance.

Pour devenir un parrain respecté et craint.

Pire : Dieu à la place de Dieu pour rendre sa Justice!

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #justice #parrain

Les réseaux de contrebande qui existaient autour de Livourne au début du XIXᵉ siècle constituent l’une des bases historiques de la criminalité organisée en Méditerranée.

À la sortie de l’époque napoléonienne, ces groupes étaient encore structurés autour de solidarités familiales, territoriales ou insulaires, impliquant des Corses comme Jacopo, mais aussi des Sardes et des Siciliens.

Avec le temps, la contrebande a évolué, en intégrant des mécanismes plus sophistiqués de gestion du territoire, de recours à la violence, et d’organisation interne.

L’exemple sicilien est révélateur : la mafia (Cosa Nostra) s’est constituée à la fin du XIXᵉ siècle autour de pratiques héritées de la protection, du racket, et du contrôle des marchés légaux comme illégaux, dont la contrebande, le vol et l’extorsion.

La Camorra napolitaine et la ‘Ndrangheta calabraise présentent une évolution similaire, passant de bandes locales à des structures territorialisées et hiérarchisées marquant leur territoire par la force et le secret.

La criminalité en Méditerranée s’est donc professionnalisée, les réseaux portuaires et d’insulaires ayant donné naissance à des organisations mafieuses modernes.

La contrebande, initialement motivée par la survie et l’opposition à l’État, s’est transformée en une activité intégrée à la criminalité organisée, participant aujourd’hui à des trafics internationaux (drogue, armes, etc.), à la corruption et à la gestion parallèle de l’économie régionale.

En résumé, les réseaux de contrebande du XIXᵉ siècle que Dantès intègre, sont les prémices des grandes mafias méditerranéennes : la transition d’une pratique criminelle locale et ponctuelle à des organisations structurées, puissantes et transnationales s’est opérée en moins d’un siècle, inscrivant la criminalité dans la durée et l’économie du territoire.

Justement cet outil sera au service du futur comté de Monte-Cristo…

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille

JACOPO LE FIDÈLE CAMARADE

Dès les premières scènes de sa fuite, Jacopo se révèle un allié spontané et désintéressé : lors de la montée de Dantès à bord de la tartane pour s’échapper des eaux marseillaises, c’est Jacopo qui lui prête ses habits sans hésitation, lui permettant de s’intégrer à l’équipage.

Ce geste simple mais décisif illustre un dévouement naturel qui contraste avec la méfiance renouvelée de Dantès envers autrui.

Peu après, lors d’une opération où la cargaison de contrebande du navire est interceptée par les douaniers, Dantès est blessé.

C’est encore Jacopo qui, à cette occasion, se précipite pour soigner son compagnon avec des remèdes traditionnels sardes, montrant un véritable attachement.

Ce dévouement sincère, accompli sans attente de récompense, incite Dantès à le tester : il lui offre sa part des primes en échange des soins reçus, mais Jacopo refuse avec indignation, confirmant ainsi sa loyauté désintéressée.

Cet épisode est crucial dans la construction du lien qui unit désormais Dantès et Jacopo.

Il témoigne de la capacité de Dantès à reconnaître l’honnêteté et la noblesse d’âme même chez ceux que la société marginalise.

Par cet acte, Jacopo gagne la confiance d’Edmond, non seulement comme camarade, mais comme allié véritable.

Dans la continuité du rôle joué par l’abbé Faria durant son emprisonnement, Dantès devient à son tour mentor. Il transmet à Jacopo des savoirs maritimes, des connaissances de la navigation et une vision élargie du monde, stimulant sa confiance en lui et son ambition.

Ce transfert de savoir est symbolique : il illustre la reconstruction progressive d’Edmond, qui, tout en reprenant place dans le monde, s’efforce de constituer autour de lui un cercle loyal fondé sur le respect mutuel, la confiance et le partage.

Ce passage souligne trois thèmes majeurs : la méfiance de Dantès, qui laisse place à une confiance retrouvée ; la noblesse qui peut surgir chez les marginaux comme Jacopo ; et la transmission du savoir, gage d’émancipation.

#montecristo #dumas #marseille #italian

LA NOUVELLE VIE DU MARIN

Épuisé et marquant la fin de quatorze années de captivité, Edmond Dantès débarque à Livourne au sein d’un groupe de contrebandiers, camouflé sous l’identité d’un simple marin échappé du naufrage.

Loin des sentinelles et des regards, il retrouve sur les quais de cette ville étrangère une liberté nouvelle et la possibilité de redevenir maître de lui-même.

Au contact des contrebandiers, il observe, s’adapte et saisit la chance qui lui est offerte : vivre sans se faire reconnaître, préparer l’avenir sans éveiller de soupçons.

À Livourne, Edmond se procure des vêtements neufs, se nourrit copieusement et laisse les bienfaits de la mer et du repos panser les stigmates de sa longue détention.

Peu à peu, il recouvre la vigueur et l’apparence de ses trente-trois ans, effaçant les marques de la souffrance et du temps.

Son regard, son port et sa voix changent ; la transformation physique accompagne une métamorphose morale profonde.

Dantès renaît de ses cendres, comme si la mer avait lavé son passé et offert à cet homme brisé une identité vierge.

Personne ne pourrait soupçonner, en voyant cet homme altier, qu’il fut jadis Edmond Dantès, le jeune marin trahi et brisé.

Désormais, il avance dans la lumière, prêt à occuper la place que le destin lui réserve, sans que son nouveau nom ait encore été révélé.

En conclusion, on peut noter que, dans cette séquence, Dumas ne donne pas encore à Edmond de nouvelle identité ou de titre.

Le personnage demeure dans un entre-deux, ni vraiment le Dantès d’autrefois, ni encore le comte de Monte-Cristo qu’il deviendra : il est, à ce stade, un homme en pleine métamorphose, dont l’identité reste en suspend, renforçant l’effet de renaissance et de mystère voulu par l’auteur.

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #italie

UN BEAU LIVRE sur la première partie du Roman à Marseille

Sur les traces de Monte-Cristo à marseille.

Véritable enquête Menée dans les pas du plus célèbre évadé de France : Le comte de Monte-Cristo !

En s’appuyant sur des extraits du livre d’Alexandre Dumas, et d’autres publications de l’époque, l’auteur, Frédéric Presles retrouve les lieux fréquentés par le romancier pour documenter et donner vie à cette histoire, afin de les montrer aux lecteurs tels qu’ils sont devenus dans la Marseille d’aujourd’hui.

Comment est né le roman ? Qui sont les héritiers du comte de Monte-Cristo ?

Que sont devenus les décors du récit d’aventure mondialement connu ?

Pourquoi se déplace-t-on de Chine pour visiter le château d’If ?

Pourquoi le célèbre cigare a-t-il pris le nom du comte ?

Comment le défi Monte-Cristo a t-il vu le jour ?

Peut-on arpenter la cellule de Dantès et découvrir le tunnel qui lui offrira la liberté après quatorze années de détention ?

Autant d’explications apportées par les recherches menées par l’auteur et son éclairage sur la cité phocéenne.

• Monte Cristo et les écrans : Le héros Marseillais mis en avant par le septième art : François Thomazeau

• Les mots de Cristo : L’éloquence au service des personnages et du héros : Zakariya Gasmi

Un mythe universel pour tous

Photos : Frédéric Presles
Préface de Franz-Olivier Giesbert
Photos complémentaires : Camille Moirenc, Vincent Lucas, Dominique Milherou, Arthur Lepron, Magali Maurice, Emma Barbier
Direction Artistique : Karine Barbier

BILINGUE Français - English
Prix :39,90 €
sur Amazon également

à suivre...

#montecristo #dumas #marseille #chateaudif @fredprel @kbema9 @francoisthomazeau zakariagasmi

DÉCRYPTAGE - DÉFI MONTE CRISTO - la Course emblématique

Il y a plus de 25 ans, Dominique Léna, nageur professionnel passionné et brillant étudiant en école de commerce, partageait ses journées entre les bassins du Cercle des Nageurs de Marseille et son université.

Un matin, alors qu’il prend son petit-déjeuner avec la Méditerranée en toile de fond, son regard se fixe sur le mythique château d’If.

Là, face à la mer et à l’île, il a un déclic : pourquoi ne pas créer une course en hommage à l’évasion légendaire d’Edmond Dantès ?

Dominique imagine alors une épreuve unique, où la légende littéraire croise la performance sportive, et transforme l’idée en réalité pour valider son cursus en événementiel.

Dès la première édition en 1999, le Défi Monte Cristo attire une poignée de nageurs enthousiastes, prêts réaliser cette traversée .

Année après année, la course devient un rendez-vous incontournable : de quelques dizaines de participants au départ, le Défi compte aujourd’hui plus de 10 000 nageurs de tous horizons venus relever le défi, avec une ambiance aussi conviviale que compétitive.

C’est le plus important rassemblement de nage en eau libre existant, et une étape du circuit de la Coupe de France de natation en mer.

Chaque nageur est convié à vivre une aventure humaine hors du commun, où courage et dépassement de soi riment avec émotion et solidarité.

Au lever du soleil, ils embarquent vers le château d’If, prêts à défier les vagues, guidés par la silhouette de Notre-Dame de la Garde et la beauté de la rade marseillaise.

Du château d’if à la plage du Prado sur la ligne d’arrivée, chaque concurrent écrit une page de sa propre histoire.

Certains réalisent ce défi entre collègues, d’autres rendent hommage à des proches ou se battent contre la maladie : tous unis par le goût du dépassement et la magie du lieu.

En 2026, la course célébrera sa 28ème édition, plus lyrique et fédératrice que jamais.

à suivre…

#montecristo #marseille #dumas #chateaudif #defimontecristo @defimontecristo @sebastien_pinchon @dumelena

LE DÉFI DE DANTÈS POUR S’ENFUIR..

Après quatorze années d’enfermement au château d’If, Edmond Dantès retrouve l’air libre dans la nuit profonde, projeté dans les flots.

Étourdi, il s’arrache du sac mortuaire qui a servi à tromper ses geôliers et, l’espace de quelques instants, le vertige de la liberté le submerge.

Tournant son regard vers la mer, il cherche un repère parmi les ténèbres.

Extrait « En ce moment, il vit briller comme une étoile le phare de Planier. En se dirigeant droit sur ce phare, il laissait l’île de Tiboulen un peu à gauche. »

Guidé par cette lumière, Edmond n’éprouve ni doute ni hésitation : chaque brassée le rapproche de la rive de l’île de Tiboulen à l’autre extrémité de la rade (7 km) et bientôt, il sent sous ses mains les aspérités d’un rocher. Épuisé mais intensément vivant, il s’étend sur la pierre.

« Dantès se releva, fit quelques pas en avant, et s’étendit en remerciant Dieu sur ces pointes de granit, qui lui semblèrent à cette heure plus douces que ne lui avait jamais paru le lit le plus doux. »

Enfin, il respire la liberté à pleins poumons.
La nuit est terrible, une tempête fait rage !

L’aube tend ses couleurs sur l’horizon.

Edmond, hagard mais résolu, croit la situation désespérée ; alors qu’il nage en sens inverse pour se livrer comme évadé, il aperçoit un bateau.

Il rassemble ses forces, l’équipage de la tartane italienne le voit et le hisse à bord.

Alors, pour la première fois, tout son destin bascule vers un horizon prometteur.

« Aussitôt Dantès, par un effort suprême, se leva presque debout sur l’eau, agitant son bonnet… Cette fois on le vit et on l’entendit. »

À la barre, Edmond prend place, désormais maître de sa route : il laisse derrière lui le passé et s’élance vers sa liberté nouvelle.

à suivre…

#montecristo #marseille #dumas #destin

L’ÉVASION : DANTÈS JETÉ PAR DESSUS LES REMPARTS.

Lorsque la porte de la cellule s’ouvre et que les deux gardiens entrent, Edmond Dantès, tapie dans la toile, retient sa respiration tandis que le rituel morne de l’inhumation commence.

Les hommes, insensibles à la situation, s’emparent du sac funèbre, le soulèvent sans ménagement, et se dirigent vers les couloirs obscurs du château d’If.

On ressent à la fois la pesanteur du silence et la froideur du lieu dans cette action mécanique et répétée.

Extrait « Les gardiens soulevèrent le sac, pesèrent le poids du corps, puis s’avancèrent dans les couloirs froids et sombres du château. »

Transporté dans cet inconfortable linceul, Dantès se laisse mener, observant, muet et tendu, la progression des pas décidés des gardiens.

Lorsqu’ils émergent à l’air libre, le fracas des vagues sur les rochers éclate aux oreilles du prisonnier. Il devine alors le trajet ultime, la proximité glaçante de la mer et la tension grandit à chaque seconde.

Dantès, dans la pénombre, devine la suite du rite funèbre ; il entend que l’on attache une masse de métal au sac, instinctivement il comprend.

Extrait « Edmond se sentit soulevé, porté ; la brise marine, le bruit des vagues contre les rochers, lui firent comprendre qu’il touchait au but de tous ses efforts… »

L’instant bascule soudain.

Dans une brusque secousse, les bras vigoureux des gardiens projettent le sac au-dessus du parapet, et Dantès a à peine le temps de saisir l’atroce ironie de sa situation.

il pensait voir la mer comme une promesse de liberté, elle peut devenir son tombeau.

Le choc dans l’eau est suivi d’une descente implacable, accélérée par le boulet de trente-six lié à ses pieds – élément dont il n’avait soupçonné la présence.

Le récit se referme alors sur une terrible incertitude, mêlant désespoir et espoir, par cette citation qui suspend le destin du héros.

Extrait « Dantès avait été lancé dans la mer, au fond de laquelle l’entraînait un boulet de trente-six attaché à ses pieds.

La mer est le cimetière du château d’If. »

à suivre… au chapitre XXI

#montecristo #marseille #chateaudif #dumas

POURQUOI la CELLULE DE DANTÈS EXISTE ?

Les cellules dites de Dantès et de Faria au château d’If proviennent d’une mise en scène destinée à faire rêver les visiteurs, créées par les autorités du monument au XIXe siècle, dès l’arrivée des premiers lecteurs du Comte de Monte-Cristo en pèlerinage sur les lieux.

Les guides et archives du château d’If indiquent que ce sont les gardiens eux-mêmes qui ont creusé, à l’époque, le fameux tunnel reliant les deux cellules pour satisfaire la curiosité des touristes fascinés par le roman de Dumas.

L’aménagement date donc probablement des années 1850, peu après que le roman d’Alexandre Dumas sorti en feuilleton dès 1844 puis sous forme de roman en 1846 a rendu le site mondialement célèbre.

Cette scénographie, véritable marketing touristique, volontairement fictive s’est imposée dans l’imaginaire collectif depuis 175 ans, si bien que de nombreux visiteurs considèrent aujourd’hui encore ces cellules et leur tunnel comme authentiques.

Lors d’un de ses passages à Marseille, après le succès du roman, Dumas revisite le château d’If incognito.

Il se laisse alors guider par un gardien et découvre que la cellule de Dantès a été créée, reliée par un trou à celle de Faria, pour symboliser le tunnel.

À la fin de la visite, Dumas apprécie la mise en scène et aurait déclaré à son guide : « Je valide ! », entérinant par là ce mythe touristique qui fait encore aujourd’hui le succès du lieu.

Ce n’est d’ailleurs pas le seul résident mythique du château d’If : on y présente également une « cellule du masque de fer », autre lieu apocryphe qui fascine.

Rien ne prouve historiquement qu’il y fut enfermé, mais la légende s’est imposée dès le XIXe siècle, les gardiens allant jusqu’à afficher son nom au-dessus d’une porte pour attiser l’imaginaire des visiteurs.

Alexandre Dumas a d’ailleurs popularisé le personnage du masque de fer, en lui consacrant la dernière partie dans la trilogie des Mousquetaires, où il imagine le masque de fer comme le frère jumeau de Louis XIV.

Le château d’if c’est aussi un lieu qui entretient l’imaginaire !

à suivre…

#montecristo #marseille #chateaudif #dumas @fredprel @chateauif

l’ABBÉ FARIA MEURT

Dantès se retrouve envahi par le désespoir et la certitude que son avenir est désormais sans issue, enfermé à jamais dans la cellule du château d’If.

Mais alors qu’il observe le corps de Faria, une idée extrême germe en lui : il pourrait peut-être tromper ses geôliers en substituant le cadavre à sa propre place dans le lit.

Dantès choisirait de s’allonger dans le sac préparé pour transporter le défunt, espérant qu’il serait conduit hors de l’enceinte de la forteresse pour être enterré.

Au pire, il mourrait enseveli ; au mieux, il aurait une chance de s’évader en creusant la terre encore molle qui le recouvrira.

Son plan prend forme alors qu’il réalise combien le risque est immense mais qu’il est sa dernière opportunité :

Extrait « C’est alors que, frappé d’une brusque inspiration, il se demanda s’il ne pourrait pas échanger sa place avec celle du mort, glisser le cadavre dans son lit, et, caché dans le sac, attendre que la terre soit entaillée : là, il tenterait de s’échapper ou mourrait en essayant. »

Le moment de vérité arrive lorsque les geôliers viennent chercher le sac.

Edmond, dissimulé à l’intérieur, retient son souffle : il comprend qu’à ce stade, tout repose sur cette audace.

S’il échoue, il ne vivra plus ; s’il réussit, la liberté sera accomplie. Il le lui a promis, il ira prendre possession du trésor de Faria, en dernier hommage à son mentor.

Extrait: « Et tandis que les gardiens emportaient le sac lourd où était Edmond, il sentit le balancement sourd de la marche et le froid de la nuit : il comprit que tout espoir reposait désormais sur cet ultime pari avec la mort. »

Mais cela ne va pas se passer comme il l’avait imaginé !

à suivre…

#montecristo #chateaudif #marseille #dumas #justice

Dans l’obscurité de la prison, après des années partagées, l’amitié entre Edmond Dantès et l’abbé Faria parvient à son sommet : Faria, convaincu qu’il a affaire à un homme digne de confiance, révèle enfin à Edmond l’existence d’un trésor fabuleux caché sur l’île de Monte-Cristo.

Ce geste, fruit d’un long compagnonnage, prend la valeur d’un héritage aussi moral que matériel.

Faria remet et décrypte alors à Dantès le célèbre parchemin, sur lequel le secret est inscrit de façon codée : Faria, à réussi à en percer le code au fil du temps.

Dans un acte final de prudence et de transmission, Faria détruira ensuite le parchemin afin que seul Edmond ait désormais ce secret qu’il aura appris par cœur.

Face à cette révélation, Dantès, d’abord incrédule, se laisse convaincre par les preuves, la lucidité de son mentor et la sincérité de ses paroles.

Profondément ému, il réalise que ce fabuleux trésor existe — et prononce alors un serment solennel : jamais il ne tentera de fuir sans Faria, et il n’ira chercher le trésor que si le sort les sépare à jamais.

Faria le rassure d’une formule puissante, engageant toute la valeur de leur pacte :

« — Écoutez, reprit Faria, j’ai confiance en vous, Edmond ; vous êtes un homme dévoué, honnête, fort, je puis tout vous dire : il existe un trésor immense, dont le secret m’a été transmis — et ce trésor, Edmond, il est à vous et à moi, si nous parvenons à nous sauver ensemble… »

Ce secret, à présent effacé par la destruction du parchemin, devient une lumière pour Edmond Dantès : l’espoir d’un avenir nouveau, forgé dans l’épreuve et la fidélité.
En conclusion, la parole de Faria résonne comme la transmission ultime :

« Maintenant, mon ami, vous en savez autant que moi : si nous nous sauvons jamais ensemble, la moitié de mon trésor est à vous ; si je meurs ici et que vous vous sauviez seul, il vous appartient en totalité. »

Ce chapitre, pivot de l’œuvre, incarne la renaissance de Dantès : la confiance, l’intelligence, et le secret gardé en lui seul sont désormais ses véritables ressource qu’il va mettre au service de SA justice…

à suivre…

#montecristo #marseille #chateaudif #dumas

FARIA révèle à DANTÈS son salut… par la VENGEANCE …

Faria, par sa logique et sa sagacité, pousse Dantès à revisiter les faits de son arrestation.

Il lui enseigne un principe clé : « cherchez à qui le crime profite ». En appliquant cette méthode, il amène peu à peu Dantès à identifier les trois auteurs de son malheur :

• Danglars, jaloux de sa promotion à la place de capitaine du Pharaon.
• Fernand, amoureux de Mercédès, désireux d’écarter son rival.
• Caderousse, complice passif, témoin silencieux, trop ivre pour intervenir.

Mais la révélation la plus foudroyante survient lorsque Faria démasque le rôle du substitut Villefort.

En brûlant la lettre qui aurait pu innocenter Dantès, il cache un secret personnel : le destinataire de la lettre, Noirtier, n’est autre que son propre père, compromis politiquement.

Par ce geste hypocrite d’apparente bienveillance, Villefort protège sa carrière et condamne Dantès à la ruine.

Extrait :’’Pendant ces heures de méditation qui s’étaient écoulées comme des secondes, il ( Dantès) avait pris une terrible résolution et fait un formidable serment !
…
Or, on était justement arrivé au dimanche, et l’abbé venait inviter son jeune compagnon à partager son pain et son vin.

Dantès le suivit : toutes les lignes de son visage s’étaient remises et avaient repris leur place accoutumée ; mais avec une raideur et une fermeté, si l’on peut le dire, qui accusaient une résolution prise. L’abbé le regarda fixement.

— Je suis fâché de vous avoir aidé dans vos recherches et de vous avoir dit ce que je vous ai dit, fit-il.
— Pourquoi cela ? demanda Dantès.
— Parce que je vous ai infiltré dans le cœur un sentiment qui n’y était point : la vengeance.
Dantès sourit.’’

Grâce à Faria Dantès redevient lucide.. un nouveau moteur l’anime : la vengeance !

à suivre…

#montecristo #dumas #chateaudif #marseille #napoleon

L’ABBÉ FARIA – la VÉRITABLE HISTOIRE…

José Custódio de Faria naît le 30 ou 31 mai 1756 à Candolim, dans la région de Goa.

Très jeune, il quitte l’Inde coloniale pour étudier à Lisbonne puis à Rome, où il est ordonné prêtre.

Un souffle révolutionnaire le mène en France en 1788, à la veille de la Révolution, dont il devient un ardent partisan.

Très engagé, il commande l’une des sections marseillaises qui, en 1795, participe à l’attaque contre la Convention nationale.

Lorsque l’Empire s’installe, il devient professeur de philosophie : d’abord au lycée de Marseille — futur lycée Thiers —, puis à Nîmes.

En 1812, la police impériale l’arrête pour ses sympathies révolutionnaires et l’enferme quelques mois au Château d’If — épisode rendu mythique par Dumas qui situe en 1811 son internement, et sa disparition en 1815.

Libéré (en 1812), il s’installe à Paris et se consacre à l’étude du magnétisme animal.

Dès 1813, il ouvre un cabinet, propose des démonstrations publiques et développe une théorie novatrice du “sommeil lucide”.

S’opposant à Mesmer, il affirme que l’état hypnotique dépend non d’un fluide mystérieux, mais du sujet lui-même et de la force de la suggestion.

Il fonde ainsi une méthode nouvelle, basée sur le regard, la parole et l’observation directe : les fondements de l’hypnose moderne.

Son ouvrage “De la cause du sommeil lucide” paraît en 1819, la même année de sa mort à Paris, d’une attaque d’apoplexie dans un dénuement relatif.

À travers son parcours, Faria incarne la double vocation, politique et éducative, de son époque : bâtisseur d’un monde nouveau et passeur de savoir.

Reconnu aujourd’hui comme l’un des pères de l’hypnose, il est honoré en 1945 par la ville de Goa, qui lui érige une statue.

À suivre…

#montecristo #marseille #chateaudif #dumas #abbefaria

INTERPRÉTATION ABBÉ FARIA 2025

Jérémy Irons prête ses traits à l’abbé Faria dans la mini-série « Le Comte de Monte-Cristo », réalisée par Bille August et produite par Mediawan et Palomar.

Sous la direction du réalisateur danois, Jeremy Irons compose un personnage d’une grande intensité, à la frontière de la sagesse et de la fragilité, marquant profondément l’adaptation télévisuelle de 2024/25

Critiques et spécialistes soulignent la puissance de jeu de l’acteur, capable d’incarner à la fois le maître érudit et l’homme blessé par l’emprisonnement.

Pour Bille August, la présence de Jérémy Irons était capitale pour donner une dimension unique à la relation entre l’abbé Faria et Edmond Dantès, interprété par Sam Claflin.

a suivre...

#montecristo #dumas #chateaudif #marseille

INTERPRÉTATION ABBÉ FARIA 2024

Pierfrancesco Favino incarne l’abbé Faria dans le film « Le Comte de Monte-Cristo », réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, sorti en 2024.

L’acteur italien livre une interprétation tout en retenue et en profondeur, donnant à Faria une grande humanité. Dans son jeu, transparaissent la sagesse et la vulnérabilité de ce mentor, essentiel à la métamorphose d’Edmond Dantès durant leur emprisonnement au château d’If.

Plébiscité par la critique, Favino réussit à incarner la générosité du vieil homme, mais aussi sa douleur et ses espoirs déçus, offrant de véritables scènes de transmission d’une intensité remarquable.

Sa performance — à la fois subtile, douce-amère et émouvante — rend hommage au pouvoir du personnage imaginé par Alexandre Dumas, apportant à cette adaptation cinématographique une véritable densité dramatique.

a suivre...

#montecristo #dumas #chateaudif #marseille

INTERPRÉTATION ABBÉ FARIA

Bernhard Goetzke incarne l’abbé Faria dans « Monte Cristo », le film muet réalisé par Henri Fescourt en 1929.

Par son jeu sobre et expressif, Goetzke donne vie à une figure énigmatique et tutélaire, véritable clé de la métamorphose d’Edmond Dantès au cœur du Château d’If.

Sa présence, à la fois grave et bienveillante, offre au personnage une dimension tragique, jalonnée de sagesse et de souffrance.

Porté par la mise en scène élégante de Fescourt, le jeu de Goetzke s’exprime avec force dans la pureté du cinéma muet : chaque regard, chaque geste accentue la transmission du savoir et l’amitié qui unit l’abbé à Dantès.

a suivre...

#montecristo #dumas #chateaudif #marseille

LE ROMAN - RENCONTRE DANTES & ABBÉ FARIA

Extrait :

“Aussitôt la portion de terre sur laquelle Dantès, à moitié perdu dans l’ouverture, appuyait ses deux mains, sembla céder sous lui ; il se rejeta en arrière, tandis qu’une masse de terre et de pierres détachées se précipitait dans un trou qui venait de s’ouvrir au-dessous de l’ouverture que lui-même avait faite ; alors, au fond de ce trou sombre et dont il ne pouvait mesurer la profondeur, il vit paraître une tête, des épaules et enfin un homme tout entier qui sortit avec assez d’agilité de l’excavation pratiquée.

...

— Maintenant, voulez-vous me dire qui vous êtes ? demanda Dantès.
— Oh ! mon Dieu, oui, si cela peut encore vous intéresser, maintenant que je ne puis plus vous être bon à rien.
— Vous pouvez être bon à me consoler et à me soutenir, car vous me semblez fort parmi les forts.
L’abbé sourit tristement.
— Je suis l’abbé Faria, dit-il, prisonnier depuis 1811, comme vous le savez, au château d’If ; mais j’étais depuis trois ans renfermé dans la forteresse de Fenestrelle. En 1811, on m’a transféré du Piémont en France. C’est alors que j’ai appris que la destinée qui, à cette époque, lui semblait soumise, avait donné un fils à Napoléon et que ce fils au berceau avait été nommé roi de Rome. J’étais loin de me douter alors de ce que vous m’avez dit tout à l’heure : c’est que, quatre ans plus tard, le colosse serait renversé ; qui règne donc en France ? est-ce Napoléon II ?
— Non, c’est Louis XVIII.
— Louis XVIII, le frère de Louis XVI ! les décrets du ciel sont étranges et mystérieux. Quelle a donc été l’intention de la Providence en abaissant l’homme qu’elle avait élevé et en élevant celui qu’elle avait abaissé ?”

a suivre...

#montecristo #chateaudif #marseille #prison #evasion

UNE VISITE GUIDEE HORS DU COMMUM ‘’DANS LES TRACES de MONTE CRISTO à MARSEILLE ‘’

Ce matin, pour la première fois, une association de non-voyants m’a rejoint sur un créneau dédié à ma visite “Sur les traces de Monte Cristo” à Marseille.

J’ai repensé tout mon récit, adaptant chaque étape et chaque anecdote pour que l’histoire devienne immersive et vivante — au-delà des mots, grâce aux sons, aux matières et aux petits détails partagés à chaque arrêt.

Pour expliquer l’origine du nom donné à la Maison Diamantee, j’ai invité mes visiteurs à toucher les pierres du mur : elles sont sculptées comme des diamants, et c’est ce jeu de forme et de matière qui donne son sens au lieu.

La découverte tactile fait résonner l’histoire autrement, ajoutant une mémoire sensorielle à la visite.

Quel bonheur de guider Christophe Sacré, président de l’association Phenix, et trois autres membres, tout au long sur près de quatre kilomètres autour du Vieux-Port.

Là, faire vivre le patrimoine prenait tout son sens : transmettre les secrets des lieux, mais surtout faire ressentir l’âme de Marseille à ceux pour qui chaque déplacement en ville est la prouesse d’un quotidien.

Marcher sans voir : tout devient plus intense, plus dangereux, parfois vertigineux.

Les bordures non balisées du port, les trottinettes filantes, le ballet des coureurs et des obstacles urbains, le manque de balisage sonore… Chaque pas invite à l’attention et au respect.

Cette matinée fut une expérience magnifique et précieuse : enthousiasme communicatif, joie palpable d’être sur place, loin d’un récit abstrait. Humour, échanges et partage. Un moment d’inclusion, de bienveillance et de solidarité. Merci aux deux Christophe, à Claude et à Jonathan — pour cette belle aventure humaine que chacun de nous peut générer.

Frédéric Presles @fredprel

à suivre !

#montecristo #marseille #guide #visite #dumas

LE ROMAN : SEPTIÈME ANNEE de CACHOT pour DANTES

Après avoir épuisé toutes ses possibilités humaines pour sortir de prison — espoir en la justice, prières aux hommes, appels à la pitié de ses geôliers — Edmond sombre dans le désespoir et la folie.

Son esprit devient sombre ; il perd la foi en son innocence, puis finit par n’espérer qu’en Dieu quand toutes les autres solutions échouent.

Malgré ses prières, rien n’arrive, et Dantès atteint un état d’abattement profond, songeant même à mettre fin à ses jours en se privant de ses affreux repas.

Mais soudain, il entend des bruits étranges, comme si quelqu’un creusait dans le mur voisin de sa cellule.

L’espoir renaît : si un autre prisonnier creuse, la communication est peut-être possible, et une issue pourrait s’ouvrir vers une évasion !

Tout le chapitre est structuré autour de la décomposition de l’esprit d’Edmond Dantès face à l’absolu de l’enfermement injuste.

D’abord, Dantès lutte avec orgueil et se raccroche à une confiance naïve en la justice humaine : il croit que son innocence finira par être reconnue, que ses geôliers ou un juge finiront par le comprendre.

Cet espoir humain, ancré dans la logique et la justice, s’épuise quand il constate l’absurdité de son état.

Progressivement, il cesse même de croire en lui-même et en son sort, et le désespoir se mue en idées suicidaires.

Ce moment de chute — la quasi-folie, la tentation du suicide — est décrit par Dumas comme un naufrage dans une mer morte, où toute lutte le fait s’enfoncer davantage : le corps et l’esprit d’Edmond sont « comme un aigle dans une cage », incapables de supporter la captivité injuste.

C’est alors que la foi surgit comme un « dernier recours » : n’attendant plus rien des hommes, Dantès prie Dieu.

Mais même la foi, au début, semble vaine, car aucune délivrance n’arrive malgré ses suppliques. Ce « double échec », de la confiance humaine et spirituelle, le plonge dans un état d’attente tragique et d’abandon total.

Mais la bascule psychologique survient lorsque Dantès comprend qu’il n’est pas seul en comprenant qu’un autre prisonnier creuse les parois à proximité...

à suivre...

#montecristo #dumas #chateaudif #marseille

LE ROMAN : ENTERREMENT de PÈRE de DANTÈS

Lorsque l’Empire (à nouveau) s’effondra après Waterloo au terme des fameux ‘’Cent jours’’ , chacun de ceux qui avaient trahi Dantès vit s’éteindre l’espérance ou la crainte qui l’avait porté jusque-là.

Danglars, qui s’était réfugié à Madrid, comprit que le retour du roi consolidait sa sécurité et que le spectre de Dantès ne menaçait plus sa carrière.

Fernand, revenu de la guerre sans gloire, retrouva Mercédès toujours inconsolable, et vit s’éloigner son rêve d’amour et d’élévation.

Caderousse, rendu à une existence morne sur les côtes de Provence, retomba dans l’oisiveté et l’amertume.

Avec la chute de Napoléon, la fortune sembla se figer pour tous : le temps des passions et des dangers venus de l’Empire s’achevait, ne laissant qu’un vide, celui où le père de Dantès allait bientôt mourir de chagrin.

Extrait: « Le vieux Dantès, qui n’était plus soutenu que par l’espoir, perdit l’espoir à la chute de l’empereur.
Cinq mois, jour pour jour, après avoir été séparé de son fils, et presque à la même heure où il avait été arrêté, il rendit le dernier soupir entre les bras de Mercédès.
M. Morrel pourvut à tous les frais de son enterrement, et paya les pauvres petites dettes que le vieillard avait faites pendant sa maladie.
Il y avait plus que de la bienfaisance à agir ainsi, il y avait du courage. Le Midi était en feu, et secourir, même à son lit de mort, le père d’un bonapartiste aussi dangereux que Dantès, était un crime. »

Fin du chapitre XIII

à suivre…

#montecristo #dumas #napoleon #marseille

LIEU DU ROMAN - l’ÎLE MONTECRISTO

Au large de la Toscane, au cœur de la Méditerranée, l’île Montecristo pose ses falaises roses et son maquis dense comme un mirage sur la mer.

Dix kilomètres carrés de roche nue, abritant mille secrets et autant de légendes.

L’île reste interdite, farouche, presque imaginaire.

Son histoire commence avec les Étrusques, qui venaient jadis pour couper les chênes et ravitailler les forges d’Elbe.

Les Grecs la surnomment Oglasa, les Romains élèvent un autel à Jupiter au sommet. Mais l’âme de l’île, c’est le monastère des bénédictins, perché dans le maquis.

Au VIIe siècle, les moines y accumulent or et reliques — rêves de puissance, bientôt engloutis par la fureur du pirate turque Dragut en 1553.

Depuis, le trésor demeure introuvable, poursuivi par les chercheurs de fortune, jamais rattrapé…

En 1842 : Alexandre Dumas, qui la découvre par hasard, en longe la côte avec le neveu de Napoléon. Mais la quarantaine en place depuis des décennies leur interdit d’accoster. l’île est alors « en contumace », réputée dangereuse pour ses fièvres.

En 1852 : Un Anglais, George Watson-Taylor achète l’île et y plante des jardins exotiques, puis l’État italien ferme le rocher : chasse royale pour le futur roi Victor-Emmanuel III, puis prison, et finalement en 1971, sanctuaire naturel intégral.

Aujourd’hui, seuls quelques scientifiques et mille visiteurs triés sur le volet frôlent ses sentiers balisés, toujours sous surveillance.

C’est pour protéger un trésor plus précieux encore : sa nature. L’île est classée réserve UNESCO et tous les accès sont ultra-réglementés : aucune baignade, aucune collecte, seulement l’observation silencieuse.

Lhistoire du trésor dont la rumeur le croyait caché à Montecristo — par San Mamiliano au VIIe siecle — s’achève peut-être ailleurs : à Sovana, village oublié de la Maremme. C’est là, dans la crypte de l’église, qu’on découvre par hasard, en 2004, 498 pièces d’or du Ve siècle.

Aujourd’hui, l’île Montecristo garde ses deux véritables trésors :
— Un sanctuaire vivant, préservé du monde.
— Et un roman devenu mythique, né du hasard de voyage…

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #tresor #unesco

LE ROMAN : MORREL L’ARMATEUR DU PHARAON.

Après l’arrestation de son protégé Morrel a tout tenté pour le faire libérer.

Rassuré par le retour de l’empereur et la fuite de Louis XVII depuis le 19 mars, courant avril, l’armateur part à nouveau au palais de justice pour trouver une solution afin de faire libérer Dantès grâce au nouveau contexte politique.

C’était sans compter sur le machiavélisme de Villefort

Extrait: « M. Morrel s’attendait à trouver Villefort abattu : il le trouva comme il l’avait vu six semaines auparavant, c’est-à-dire calme, ferme, et plein de cette froide politesse, la plus infranchissable de toutes les barrières, qui sépare l’homme élevé de l’homme vulgaire.

Il avait pénétré dans le cabinet de Villefort, convaincu que le magistrat allait trembler à sa vue, et c’était lui, tout au contraire, qui se trouvait tout frissonnant et tout ému devant ce personnage interrogateur, qui l’attendait le coude appuyé sur son bureau et le menton appuyé sur sa main.
Il s’arrêta à la porte.

Villefort le regarda comme s’il avait quelque peine à le reconnaître. Enfin, après quelques secondes d’examen et de silence, pendant lesquelles le digne armateur tournait et retournait son chapeau entre ses mains :

— M. Morrel, je crois ? dit Villefort.
— Oui, Monsieur, moi-même, répondit l’armateur.

…

Quant à Villefort, au lieu de l’envoyer à Paris (ndlr : la lettre de libération de Dantès) , il conserva précieusement entre ses mains cette demande qui, pour sauver Dantès dans le présent, le compromettait si effroyablement dans l’avenir, en supposant une chose que l’aspect de l’Europe et la tournure des événements permettaient déjà de supposer, c’est-à-dire une seconde restauration.

Dantès demeura donc prisonnier : perdu dans les profondeurs de son cachot, il n’entendit point le bruit formidable de la chute du trône de Louis XVIII et celui plus épouvantable encore de l’écroulement de l’empire. »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #justice

LE ROMAN : RETOUR à MARSEILLE

Un pacte est scellé entre le père et le fils.
Villefort vient de sauver son père en lui révélant qu’il est sur le point d’être arrêté , en retour son père lui promet de le protéger lorsque Napoléon sera revenu aux commandes.

Extrait: « Villefort demeura ainsi debout et haletant jusqu’à ce que son père eût disparu au carrefour Bussy. Alors il s’élança vers les objets abandonnés par lui, mit au plus profond de sa malle la cravate noire et la redingote bleue, tordit le chapeau qu’il fourra dans le bas d’une armoire, brisa la canne de jonc en trois morceaux qu’il jeta au feu, mit une casquette de voyage, appela son valet de chambre, lui interdit d’un regard les mille questions qu’il avait envie de faire, régla son compte avec l’hôtel, sauta dans sa voiture qui l’attendait tout attelée, apprit à Lyon que Bonaparte venait d’entrer à Grenoble, et, au milieu de l’agitation qui régnait tout le long de la route, arriva à Marseille, en proie à toutes les transes qui entrent dans le cœur de l’homme avec l’ambition et les premiers honneurs. »

Ainsi quoi qu’il arrive, que Napoléon reprenne sa place ou qu’il soit arrêté par Louis XVIII, Villefort est certain de rester maître de la situation.

Son seul impératif est de maintenir Dantés au secret au château d’if et s’assurer qu’il n’en sorte jamais.

Extrait: « Napoléon eût certes destitué Villefort sans la protection de Noirtier, devenu tout puissant à la cour des Cent-Jours, et par les périls qu’il avait affrontés, et par les services qu’il avait rendus. Ainsi, comme il le lui avait promis, le girondin de 93 et le sénateur de 1806 protégea celui qui l’avait protégé la veille.
Toute la puissance de Villefort se borna donc, pendant cette évocation de l’empire, dont, au reste, il fut bien facile de prévoir la seconde chute, à étouffer le secret que Dantès avait été sur le point de divulguer. »
…

« Le substitut du procureur du roi était donc momentanément le premier magistrat de Marseille, lorsqu’un matin sa porte s’ouvrit, et on lui annonça M. Morrel. »

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #napoleon #villefort

DÉCRYPTAGE PERSONNAGE - GÉNÉRAL de QUESNEL

Dumas et Maquet, les maîtres de l’intrigue, savent jouer avec la réalité pour accrocher le lecteur : ils s’inspirent autant de faits avérés que de personnages historiques, mais n’hésitent jamais à prendre des libertés pour renforcer la tension du roman.

Comme pour l’affaire du général Quesnel qui sert à ancrer l’histoire dans la réalité du début de la Restauration .

Dans le chapitre XI , Blacas et Dandré (qui furent dans la vie réelle, respectivement conseiller intime de Louis XVIII, et ministre de la Police sous la Restauration) signalent au roi la découverte du corps de Quesnel, fidèle royaliste, retrouvé mort flottant dans la Seine—victime d’un possible assassinat politique orchestré par Noirtier, le bonapartiste.

Mais la vérité historique s’écarte du roman : le général François-Jean-Baptiste de Quesnel, militaire de carrière sous la Révolution et l’Empire, n’a jamais été un “royaliste convaincu”, mais plutôt un officier fidèle au pouvoir du moment .

il sert avec loyauté Napoléon, puis accepte sa retraite avec l’arrivée des Bourbons.

Sa mort mystérieuse par noyade survient en 1819, et non en mars 1815 comme l’évoque le roman, à la chute de l’Empire.

En effet, comme dans la réalité, aucun vol n’a été relevé sur son corps, renforçant la rumeur d’un règlement de comptes politique, qui inspire Dumas.

Dumas et Maquet savent ainsi utiliser chaque corde de la narration : ils mélangent faits divers, rumeurs, et références précises à des personnes connues de l’époque (Blacas, Dandré, Quesnel…) pour immerger le lecteur—dont l’action du livre ne se déroule qu’à trente ans de distance dans le passé—dans une réalité qui appuie puissamment le suspense de l’intrigue.

Blacas (Pierre-Louis-Jean-Casimir de Blacas d’Aulps) était un loyal conseiller du roi Louis XVIII, très influent lors de la Restauration .

Dandré (Élie Decazes, dit Dandré) était ministre de la Police et un acteur essentiel de la stabilité monarchique après l’Empire.

Ce mélange de réalité et de fiction, propre à Dumas, donne au roman sa force, son immersion—et son ambiguïté captivante.

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #paris #napoleon

DÉCOR DU ROMAN - la rue du Coq Héron à Paris 75001

Ce décor, immortalisé par Alexandre Dumas lors de la scène où apparaît Noirtier — celle de ma publication précédente — a aujourd’hui disparu.

Au XIXe siècle, la rue de la Jussienne et la rue Coq-Héron se croisaient ici, offrant à Dumas le cadre authentique du quartier pour cette scène.

Mais entre 1853 et 1870, le centre de Paris est profondément transformé sous l’impulsion du Baron Haussmann : ces rues sont redessinées, leurs croisements effacés, et cet endroit précis n’existe plus dans le Paris moderne.

C’est donc ici, à ce croisement historique, que Noirtier disparaît — un détail littéraire désormais effacé du paysage urbain.

à suivre

#montecristo #dumas #marseille #paris #napoleon #xixe

QUI EST NOIRTIER, LE PÈRE DE VILLEFORT ?

Le nom de Noirtier de Villefort se murmure dans les couloirs du pouvoir avec crainte.

Fidèle à l’idéal bonapartiste, opposant acharné au régime royal, il inspire admiration et suspicion.

Sa prestance, son regard noir et son esprit redoutable font de lui un personnage emblématique du roman de Dumas : un homme de convictions, prêt à tout pour défendre la mémoire de l’Empire.

Son aura politique inquiète même le roi qui le soupçonne d’avoir assassiné le général Quesnel, dont la disparition trouble les autorités.

Extrait:
LOUIS XVIII « — On est sur les traces de l’homme qui avait donné le rendez-vous.
— On est sur ses traces ? répéta Villefort.
— Oui, le domestique a donné son signalement : c’est un homme de cinquante à cinquante-deux ans, brun, avec des yeux noirs couverts d’épais sourcils, et portant moustaches ; il était vêtu d’une redingote bleue, et portait à sa boutonnière une rosette d’officier de la Légion d’honneur. Hier on a suivi un individu …., et on l’a perdu au coin de la rue de la Jussienne et de la rue Coq-Héron. »

Cette accusation vient renforcer le conflit idéologique et familial, exacerbant la tension entre l’ancien révolutionnaire et le magistrat royaliste.

Noirtier déploie un sang-froid et une intelligence hors pair, maniant l’art du déguisement et de la dissimulation pour préserver sa liberté.

Indépendant, passionné mais impénétrable, Noirtier incarne l’ambiguïté de l’histoire : révolutionnaire ou criminel ?

Extrait:
Noirtier « On croyait pouvoir compter sur le général Quesnel : on nous l’avait recommandé de l’île d’Elbe ; l’un de nous va chez lui, l’invite …. ; il vient, et là on lui déroule tout le plan, le départ de l’île d’Elbe, le débarquement projeté ; puis, quand il a tout écouté, tout entendu, qu’il ne reste plus rien à lui apprendre, il répond qu’il est royaliste … ; on lui fait faire serment, il le fait, mais de si mauvaise grâce vraiment, que c’était tenter Dieu que de jurer ainsi ; eh bien, malgré tout cela, on a laissé le général sortir libre, … Il est sorti de chez nous ; il se sera trompé de chemin, voilà tout. »

à suivre…

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DÉCOR DU ROMAN - les TUILERIES

Alexandre Dumas campe l’une de ses scènes majeures du Comte de Monte‑Cristo dans le prestigieux décor des Tuileries : voici l’histoire vraie de ce décor emblématique du roman.

Au cœur de Paris, le palais des Tuileries surgit en 1564 sous l’impulsion de Catherine de Médicis, qui rêve d’un grand palais sur l’emplacement d’anciennes tuileries.

Son projet attire architectes et artistes ; Philibert Delorme imagine une immense demeure ouverte sur la Seine et le Louvre. Les ailes et pavillons se construisent à travers les siècles, enrichissant la silhouette du palais.

Au XVIIe siècle, Henri IV relie les Tuileries au Louvre grâce à la Grande Galerie.

Louis XIV grandit et embellit le palais, mais préfère Versailles dès 1672.

Les Tuileries, abandonnées un temps, retrouvent leur centralité dès 1789 : la Révolution force Louis XVI et Marie-Antoinette à quitter Versailles pour ce palais devenu prison dorée. Les journées d’août 1792 transforment les salons royaux en scènes de révolution, où la monarchie s’éteint.

Napoléon Bonaparte choisit les Tuileries comme résidence officielle dès 1800. Il y installe son cabinet de travail, orchestre l’Empire et poursuit les transformations : nouveaux décors, somptueux salons, inauguration de l’arc de triomphe du Carrousel en 1808. Avant les cent jours et après Waterloo, Louis XVIII s’installe au palais et y finira ses jours.

Au XIXe siècle, le palais traverse les bouleversements : Charles X y abdique, Louis-Philippe y réside, la famille royale est chassée lors des révolutions de 1830 et 1848.

Avec Napoléon III, les Tuileries deviennent le cœur de la « cité impériale » réunissant Louvre et Tuileries, sanctuaire du pouvoir et des fastes.

En 1871, la Commune incendie le palais ; il vit ses derniers instants avant d’être rasé dix ans plus tard.

Aujourd’hui, seuls le jardin et quelques pavillons rappellent la grandeur disparue, tandis que les souvenirs des rois, empereurs et révolutionnaires continuent de parler aux passants.

Le palais des Tuileries, témoin de l’Histoire, demeure un fantôme majestueux dans la mémoire de Paris.

à suivre…

#montecristo #dumas #marseille #tuileries #histoire

le PASSIONNÉ, l'AUTEUR , le HEROS

Depuis longtemps, Le Comte de Monte-Cristo m’accompagne.

Quand je me suis installé à Marseille il y a 25 ans, j’ai eu envie de le relire à travers la ville, de retrouver ses décors réels et imaginés,ceci pour découvrir cette belle ville que je ne connaissais pas encore.

Le 28 février 2015, jour des 200 ans de l’arrestation d’Edmond Dantès, j’ai organisé un dîner-événement au cœur de l’anse de la Réserve — tout près du lieu des fiançailles du héros — pour cent convives. Le chef Emmanuel Perrodin avait imaginé un menu inspiré du roman, la soirée accompagnée d’une conférence et d’un comédien en costume racontant l’épisode, et même d'un studio photo pour que chacun reparte avec un souvenir grimé en Dantes, monteCristo, l'armateur, Danglars ( personne ne l'a choisi )..

Six ans plus tard, ma rencontre avec la maison d’édition EMCG m’a conduit à en faire le développement éditorial.

Naturellement, mes recherches sur Monte Cristo sont devenues un beau livre de 200 pages : Sur les traces de Monte Cristo à Marseille.

Épuisé en 2023, l’ouvrage a été réédité en 2024 avec deux nouvelles versions : le format poche et l’Urban Game, tous trois bilingues français/anglais.

Pour accompagner leur sortie, nous avons organisé en juin 2024 une avant-première du film à Marseille, puis en octobre, un événement à La Réserve — désormais Casa Delauze —, sur le lieu même de l’arrestation de Dantès.

Depuis mai 2025, je propose sur mes temps libres des visites “Sur les traces de Monte Cristo à Marseille”, à la demande de Airbnb qui m’a contacté “en expert” pour créer cette expérience inspirée du roman. L’Office du tourisme et plusieurs grands hôtels marseillais la proposent également à leurs visiteurs.

Et puis, le mois dernier, porté par un élan simple et spontané, j’ai créé ce compte @montecristomarseille .

L’envie de partager mes recherches, d’explorer au-delà de Marseille : les décors, les personnages, les contextes, les clés du roman — et surtout, celles et ceux qui comme moi y consacrent du temps, de la passion et du cœur.

a suivre...

Frédéric Presles @fredprel

##montecristolaserie #dumas #marseille

DUMAS - MAQUET : un AUTEUR et son DOCUMENTALISTE ?

Alexandre Dumas, autodidacte au talent inné de conteur, ne suivit pas d’études formelles mais forgea son génie narratif dans le tumulte des bureaux parisiens et les coulisses du théâtre.

En 1839, sa rencontre avec Auguste Maquet, jeune professeur et érudit, marque le début d’une collaboration littéraire unique qui allait bouleverser le roman historique français.

Leur méthode était fondée sur une complémentarité remarquable : Maquet, passionné de recherches historiques et de plans narratifs, puisait dans les archives et la documentation, bâtissait l’ossature du récit, identifiait les grands décors et rédigeait la première version des chapitres.

Dumas, de son côté, insufflait vivacité, dialogues, invention et couleurs locales grâce à ses propres impressions de voyage— notamment, pour ‘’Montecristo’’ il arpentait Marseille et ses environs pour nourrir ses romans d’authenticité et de pittoresque.

C’est dans ce va-et-vient intellectuel que naquirent en 1843 Les Trois Mousquetaires et tout début 1844 pour Le Comte de Monte-Cristo .

Maquet proposait l’architecture, Dumas sculptait le style et la flamme narrative.

Cette collaboration féconde, officialisée par un contrat financier en 1845, perdurera jusqu’en 1852, année où les tensions montent à cause de difficultés financières et du manque de reconnaissance en tant que co-auteur de Maquet.

Un procès s’ensuit, où Maquet obtient une indemnité conséquente de 145 000 francs (soit environ 725 000 euros aujourd’hui).

Mais le tribunal reconnaît Dumas comme auteur exclusif, et leur collaboration prend fin.

L’éloignement s’installe : Maquet poursuit sa carrière d’écrivain et de dramaturge, signant romans et pièces estimés, mais il ne retrouvera jamais la même reconnaissance, ni la notoriété acquise dans l’ombre de Dumas. De son côté, Dumas continue seul, sans jamais retrouver la qualité narrative née de leur duo.
Un binôme éclatant dont l’alchimie des talents a marqué la littérature, révélant combien la créativité peut se nourrir d’un dialogue entremêlé de recherches, de voyages et d’une vision commune.

à suivre...

#montecristo #marseille #dumas #maquet

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@montecristomarseille

Monte-Cristo - une passion partagée

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